Une question que nous avons eu plaisir à revisiter ici – davantage comme une caverne d’Ali Baba pour la linguistique générale que comme une boîte de Pandore pour la dialectologie, en tant que science connexe, mais qui aurait vocation à partager l’Olympe typologique avec la linguistique générale – n’est autre que celle posée jadis par Uriel Weinreich : « une dialectologie structurale est-elle possible ? ». Il semble bien, à lire les contributions réunies ici, que non seulement un tel projet est possible, mais qu’il détient les clés qui ouvrent les portes d’un horizon empirique dépassant de loin le corpus ordinaire des données disponibles pour la linguistique théorique et descriptive : l’horizon de la diversité interne à la diversité des langues. La diversité de la diversité, au seuil de la complexité empirique. Fort heureusement, la simplexité des principes et des paramètres sous-jacents à cette (hyper)diversité n’est en rien différente ni moins accessible que celle qui a permis l’étude et la caractérisation typologique des langues singulières, comme autant de monades. Avec ce recueil sur la Modélisation Diasystémique, nous n’avons eu d’autre ambition que de fournir non pas une seule clé, mais tout un trousseau de clés ouvrant les portes vers cet horizon de recherches, tout en transcendant les vaines querelles entre structuralisme et générativisme – ces deux frères ennemis scientifiquement faits pour s’entendre, mais politiquement égarés dans un débat futile.