Dé-coïncider
Résumé
Mon intervention dans cette journée d'étude a été motivée par la proposition qui m’a été faite par AMarie Petitjean « de venir parler de la manière dont je concevais une différence et ou des points de passage entre le tempo d’un processus de création et celui d’un projet de recherche, selon mon expérience personnelle de créatrice et d’enseignante-chercheuse ». Or l’analyse des tensions et/ou complicités temporelles à l’œuvre dans le bipôle création/recherche (que sous-tend le distinguo, délibéré ou non, entre processus [de création] et projet [de recherche], termes qui supposent un rapport au temps radicalement différent) est rendue d’autant plus complexe qu’elle se reprend à d’autres temporalités : celles, elles-mêmes plurielles, relatives à l’enseignement, à l’encadrement des mémoires et thèses et à l’animation d’ateliers d’écriture en contexte universitaire – temporalités qui, si elles interrompent voire perturbent régulièrement celles relatives à la création et à la recherche, participent aussi à les nourrir, les informer, les relancer.
Trois étapes ont jalonné ma réflexion : Premièrement, descriptive (titrée « Temps court, temps long, contre-temps ») ; deuxièmement, analytique (« Dysharmoniques & contrepoints ») ; troisièmement, théorique (« Dé-coïncidence, anachronisme, tiers-temps »). Il m’importait en effet de voir en quoi mes pratiques créatives-scientifiques, recoupant des expériences que je crois (au moins en partie) partagées, étaient susceptibles, pour peu que le constat débouchât sur l’analyse, d’ouvrir des chemins théoriques aptes à nourrir en retour nos pratiques pour nous les rendre plus conscientes – cette conscientisation étant essentielle dans toute démarche de recherche-création.