L'archive en mouvement au sein de la compagnie Louis Brouillard - Université Paul Valéry Montpellier 3 Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Entre-temps. Revue numérique d’histoire actuelle Année : 2024

L'archive en mouvement au sein de la compagnie Louis Brouillard

Résumé

Cet article propose d'explorer mon travail quotidien d’archiviste au sein de l'équipe Louis Brouillard depuis 2019. Ce dernier a non seulement été le terrain de l’exercice pratique et de l’application quotidienne de l’archivage, mais également le terreau fertile qui a vu naître la notion d’anarchive, en discussion avec Anne de Amézaga. Co-directrice de la compagnie Louis Brouillard jusqu’en 2022, cette dernière a été l’initiatrice de la collecte archivistique au sein de la compagnie. Ce travail s’est effectué en accord avec les membres de la compagnie présents au bureau. À la suite d'une accumulation conséquente de matière archivistique, il est décidé d’y accorder une place et une organisation dédiée. Ce geste de collecte intime s’est finalement étendu à la vie quotidienne de la compagnie. Dans cette double perspective active et pratique, les archives vont cheminer en "hors cadre" des priorités de la vie de la compagnie, se révélant systématiquement adaptables et s’élaborant sur mesure à chaque nouvelle collecte et apport. Les différents salariés qui se succéderont aux archives y travailleront en porosité à l’ensemble de leurs fonctions au sein du bureau. Bien qu’ayant été recrutée spécifiquement afin de poursuivre ce geste d’activation, il m’a été délégué au fur et à mesure du temps, certaines tâches de gestion des fichiers publics et de communication. Les archives de la compagnie Louis Brouillard se sont constituées en anarchive, toujours dans un premier mouvement de négation, celui de l’absence de lieu. Joël Pommerat revendique l’absence d’un lieu qui lui serait dédié. Bien que ses créations s’amorcent de façon quasi systématique dans un espace scénique afin de donner lieu, si ce n’est à la création, du moins aux intentions et problématiques artistiques, force est de constater que la géographie artistico-administrative de la compagnie est éparpillée. La compagnie Louis Brouillard se fait accompagnatrice des artistes. Si Joël Pommerat revendique une liberté créatrice par le renoncement à un lieu précis, Anne de Amézaga requiert également une liberté accompagnatrice des artistes qui ne soit pas rattachée à un lieu. Ici fermente le terreau en paradoxe de l’anarchive de la compagnie Louis Brouillard. Le fonds d’archives de la compagnie Louis Brouillard élit actuellement domicile au sein de bureaux loués situés dans les locaux du Théâtre Bouffes du Nord. La compagnie et l’ensemble de ses membres demeurent profondément mobiles. Le geste-archive se transporte, d’un lieu à l’autre, s’enrichit au gré des circulations régulières des membres de la compagnie au bureau, aussi bien artistes, techniciens, que personnels administratifs. Les archives s’agglutinent certes dans les bureaux, mais se dispersent en leur lieu propre. Elles viennent combler les marges, les espaces libres laissés sur les étagères, les remises, tout en se pliant à un ordonnancement strict et quotidien. Ce dernier a été réalisé par une multiplicité de personnes s’étant succédé, chacune venant ajouter sa strate par-dessus la précédente. La construction du fonds d’archives témoigne d’une instabilité révélatrice de l’activité mouvante de la compagnie Louis Brouillard.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04465532 , version 1 (19-02-2024)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales

Identifiants

  • HAL Id : hal-04465532 , version 1

Citer

Aliénor Fernandez. L'archive en mouvement au sein de la compagnie Louis Brouillard. Entre-temps. Revue numérique d’histoire actuelle, A paraître. ⟨hal-04465532⟩
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