Téléphotes, téléphonoscopes et dispositifs médiapoétiques : pour une archéologie littéraire des mutations des systèmes d'information
Résumé
L’image du téléphonoscope a fait rapidement le tour du monde et prétendre apporter du neuf sur cet objet relève de la gageure, tant c’est peut-être « l’archéomédia » le mieux partagé et plus commenté. Les usages du téléphonoscope sont variés. Robida, notamment dans Le Vingtième siècle (1883), dans Électrique (1890), dans En 1965, récit paru dans les Annales politiques et littéraires en 1919, les détaille à loisir : transmission des spectacles, conversations à distance, espionnage, diffusion des nouvelles, propagation de la publicité, cours par visioconférences, shopping à distance… Mais dès qu’on essaie de reconnaître quel média d’information et quelle époque le téléphonoscope anticipe, on est un peu surpris car au XXe puis au XXIe siècle chaque génération a reconnu le téléphonoscope comme média emblématique. Il existe même une véritable cacophonie scientifico-médiatique autour de ce medium pour en revendiquer non pas l’invention mais la confirmation. Nous partirons de cette confusion pour tenter de montrer que dans le téléphonoscope de Robida, le dispositif efficace est plus du côté de l’invention médiapoétique que dans le technosystème décrit.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)