Ryan Murphy, auteur holographique : récurrence, autoréférentialité et circularité des "American Stories"
Résumé
Dans cette communication, je me concentrerai sur les anthologies supervisées par Murphy et, plus spécifiquement, sur ce qui s’apparente à une franchise interconnectée, protéiforme et en expansion : les « American Stories ». Initiée en 2011 par American Horror Story, cette « série au carré » a accueilli American Crime Story en 2016, et se prépare à intégrer deux nouvelles entrées dans les années à venir : American Sports Story et American Love Story, d’ores et déjà commandées par FX. À la simple lecture du nom de ces séries, on constate que Murphy ne se contente pas de réagencer leurs éléments d’une saison à l’autre (ce qui constitue déjà en soi un geste moderniste, l’anthologie ayant longtemps été tacitement épisodique) ; il inscrit ces productions dans un univers commun – le sien –, où l’émergence de nouvelles occurrences devient une question de vocabulaire. Trouver de nouveaux mots pour raconter la « même » histoire : suivant le principe notoirement théorisé par Umberto Eco (1994), Murphy postule un « univers fictionnel partagé » ouvrant le champ à une migration « transfictionnelle » de données diégétiques.